Un vent de suspicion lourd de conséquence empoisonne depuis peu les relations entre l’Etat burkinabè et ses ressortissants à l’Etranger. L’atmosphère est d’autant plus explosive que tous les regards sont dirigés du côté du Parlement du Faso, où le projet de loi ‘’bidon’’ qui consacre la CNIB ou le Passeport comme document permettant de participer au vote de 2020, passera du stade de projet de loi, à ‘’Loi’’. C’est que sur le sujet, le pouvoir Kaboré qui, jusque- là ? jurait d’opérationnaliser le vote de la diaspora, est pris en flagrant délit de rétropédalage et d’arnaque.
Mais à la vérité, que s’est-il alors passé, pour qu’on on en soit là ? Le MPP tente d’y apporter une réponse au travers d’un communiqué signé le dimanche 29 Juillet 2018 de Lassané Savadogo, Secrétaire Exécutif du parti.
Le MPP y invoque le souci de consensus qui a prévalu aux différentes rencontres avec la majorité et les partis d’opposition. ‘’En plus de ces documents, certains partis de l’opposition considèrent qu’il faut y ajouter la carte consulaire biométrique. Sans remettre en cause la qualité de ce document, le MPP estime qu’il est moins fiable que la CNIB et le passeport. En outre il n’est pas uniforme d’un pays à un autre. Il faudrait ajouter à cela qu’il n’est pas normal que les documents électoraux ne soient pas les mêmes pour tous les Burkinabè qu’ils aient leur résidence au pays ou à l’étranger’’, lit-on dans le communiqué signé du Secrétaire Exécutif du MPP. Ce pan du communiqué a l’avantage de sa clarté, car le MPP au pouvoir dit à sa diaspora à peu près ceci. ‘’Vous là, vos cartes là, ce n’est que la fraude. Et vous allez entacher nos élections’’. La question qu’il faut se poser, c’est, comment le MPP peut subitement invoquer un problème de fiabilité des cartes consulaires ? Si cela était une réalité, pourquoi alors maintenant ? Ce pouvoir MPP était où quand les groupes d’activistes ou de défense des droits de la communauté burkinabè donnaient de la voix à Abidjan et partout ailleurs ? Ce pouvoir MPP était où quand par cris et coups de gueule les hommes de plumes et les intellectuels démontraient que les Cartes Consulaires (version Snédai) sont douteuses ? Roch Kaboré, on le sait, avait dépêché Alpha Barry rencontrer Snédai et son premier responsable Adama Bictogo. A l’issue de cette mission, le pouvoir MPP avait clairement demandé à Snédai d’améliorer la qualité de ces documents, mais ne s’est jamais engagé à résilier le contrat de Snédai, ne serait-ce à coût de milliards. Conséquence, les cartes sont toujours produites, qui ne permettent pas de prendre part à la Présidentielle, qui ne permettent même pas de mener des opérations bancaires.
Cette manière de procéder, pour des animateurs politiques friands du vocabulaire pompeux tel que la ‘’bonne gouvernance’’, est une arnaque doublée d’une comédie de mauvais goût ou d’un mépris de la communauté burkinabè…Mais en réalité, et c’est là que l’arbre ne saurait cacher la forêt, ceci se présente comme l’indice convaincant que le MPP, par des remontées d’informations, est plus que jamais persuadé que la diaspora surtout celle résidant en Côte d’Ivoire, si elle prenait part aux échéances de 2020, le chasserait du pouvoir. C’est tout le secret de ce rétropédalage.
A partir de ce moment, les intellectuels et les bras valides dans la diaspora ne sauraient donc se taire au risque de se rendre coupables de parjure vis-à-vis de leurs parents. C’est bien Abraham Lincoln, le 16è Président des Etats-Unis d’Amérique qui l’enseignait à ses compatriotes et au monde entier cette si belle citation. ‘’On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps. Mais on ne peut tromper tout le peuple tout le temps’’. C’est tout dire. Plus rien ne sera comme avant !
DIASPO24.INFO